Une avocate de 31 ans s’est lancé un pari fou : convaincre Donald Trump de changer et convaincre les Américains de confession musulmane de voter pour lui.
Saba Ahmed, née au Pakistan, est arrivée aux Etats-Unis à 12 ans. Militante démocrate, elle a choisi de rejoindre le camp républicain en 2011 en raison de ses convictions religieuses, comme le rapporte France 24 : « j’ai réalisé que les valeurs libérales des démocrates n’étaient pas en accord avec l’islam. Je me sentais en conflit sur certains sujets, par exemple sur le droit à l’avortement ou le mariage gay. Les républicains sont plus proches des valeurs islamiques conservatrices, des valeurs traditionnelles de la famille. »
Saba Ahmed a choisi de soutenir le candidat républicain qui a le plus de chances de gagner : ce sera Donald Trump. Elle a créé la Coalition républicaine musulmane l’an dernier dans l’optique de l'élection présidentielle.
Son désir de voir la communauté musulmane soutenir le milliardaire excentrique est cependant bien mis à mal par les déclarations fracassantes et répétées contre l’islam. L’avocate reconnaît avoir été décontenancée par certaines d’entre elles : « J'étais choquée par sa proposition d’interdire l’entrée des musulmans aux États-Unis puisqu’il fait du business avec tout le Moyen-Orient. Il a fréquenté des musulmans toute sa vie. Mais je pense que c’est une rhétorique politique de campagne, il n’a pas l’intention de légiférer. Nous espérons qu’il va abandonner ce genre de propos et devenir président. »
Selon Saba Ahmed, ce sont les conseillers de Donald Trump tels que Walid Phares, un Libanais chrétien, ancien conseiller de Mitt Romney qui sont responsable de ce positionnement anti-islam. Elle espère pouvoir obtenir un entretien avec l’équipe de campagne du candidat pour le convaincre de visiter une mosquée. La militante estime que les musulmans ne doivent pas répondre aux offenses par le rejet mais plutôt tenter d’« éduquer ». « C’est un rôle difficile, il faut avoir la peau dure ! Mais je sens que je rends service à l’islam et à mon pays » explique Saba Ahmed.
Tous ses coreligionnaires ne sont pas du même avis. Selon le Conseil aux relations américano-islamiques (CAIR), ce serait au moins 300 000 citoyens musulmans de plus qu'en 2012 qui se sont enregistrés dans les listes électorales, en grande partie en raison de la montée de la rhétorique islamophobe dans le pays, fortement alimentée par Donald Trump himself.
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