Le contact physique établit la confiance. La confiance comme la méfiance s’apprennent. Selon Erikson elles s’apprennent essentiellement pendant la première étape du développement, celle du nourrisson. Cet apprentissage dépend pour beaucoup de la manière dont nous avons été portés et touchés.
LE NOURRISSON : l’importance du contact physique
Le nourrisson n’a pas le sentiment d’avoir une identité propre mais il dépend des autres pour pouvoir satisfaire ses besoins et il n’est pas pour autant passif, il a de nombreux moyens de faire connaître ses besoins !
Sa manière à lui « d’être », c’est de prendre tout ce qu’il reçoit des autres.
Erikson dit que la confiance de base d’un nourrisson dépend plus de la qualité de l’amour qu’il reçoit que de la quantité d’amour qu’on lui donne ou de l’attention qu’on lui porte.
Le contact physique établit la confiance
Dès leur naissance, les bébés comprennent la signification du toucher, parce que la peau est parmi les organes des sens, celui qui se développe le plus vite, qui occupe le plus de place et qui a le plus besoin d’être satisfait.
S’il n’y a aucun contact physique, même le physiologique ne fonctionne pas correctement.
La croissance du cerveau dépend de la manière dont on s’occupe physiquement du bébé pendant sa prime enfance.
En effet, à cet âge plus un enfant est touché et plus son cerveau pèsera lourd. Au contraire, un petit enfant qu’on ne prend jamais dans ses bras et qui est très peu cajolé durant ses premiers mois, peut en subir, par la suite des conséquences au niveau de son intelligence.
L’amour paternel a aussi son importance
Quand les pères n’ont pas, ou trop peu, la possibilité de s’occuper des bébés et d’établir avec eux des relations normales, il peut en résulter des comportements relationnels anormaux.
Quand, au contraire, les pères s’occupent de leurs enfants, ceux-ci s’épanouissent. Il n’y a pas de surprises. Les deux parents ont leur propre rôle à prendre dans une proximité relationnelle avec leur enfant.
La confiance commence dès le sein maternel
La première étape du développement de l’homme, celle de la confiance contre la méfiance, commence dès la conception. Des grands noms de la psychanalyse comme Frank Lake, Laing et Winnicott pensent même que la plupart des psychoses commencent dès la grossesse, ou sont la conséquence d’un traumatisme de la naissance, alors que les névroses ne se développent que plus tard.
Auparavant, la science médicale affirmait qu’un enfant ne pouvait avoir de souvenirs avant deux ans, parce qu’avant cet âge, son système nerveux central n’était pas assez développé. Aujourd’hui, plusieurs théories entendent expliquer comment un fœtus peut avoir de la mémoire et cela peut-être dès la conception. Des observations cliniques amènent à penser que l’enfant, même lorsqu’il est encore dans le ventre de sa mère, acquiert déjà des souvenirs.
La vie du bébé dans le sein maternel est tellement liée à celle de sa mère que ses souvenirs dépendent étroitement des expériences et des réactions de celle-ci. Ce qui se comprend du point de vue physiologique puisque chaque fois que nous ressentons une émotion, elle provoque des changements hormonaux et des réactions chimiques dans notre système sanguin. Lorsqu’une femme enceinte ressent la peur, la joie ou la colère, les modifications que ces émotions provoquent dans son système sanguin sont aussitôt ressenties par son bébé à travers le placenta.
La prise de confiance
L’expérience la plus importante que fait l’enfant dans le sein de sa mère, est certainement celle de l’amour de ses parents. Cet amour peut lui permettre de surmonter les effets négatifs de bien des agressions et traumatismes de la vie.
Si un enfant reçoit l’amour et les soins qui lui sont nécessaires à ce stade, alors il décidera que le monde est bon et qu’on peut lui faire confiance. En fait, l’enfant décidera non seulement qu’il peut faire confiance au monde, mais aussi qu’il peut se faire confiance à lui-même, puisqu’il constate que ses besoins, et par-là même tout son être, sont satisfaits.
Parvenu à ce stade, l’enfant est capable de passer à l’étape suivante du développement, en prenant appui sur cette confiance fondamentale acquise.
Cependant, si ses besoins d’amour et d’attention ne trouvent pas de réponse, il se repliera probablement sur lui-même, et pourra même aller jusqu’au refus de toute relation. Il se méfiera du monde et de lui-même. Tout sera perçu comme mauvais, lui y compris. Il s’accusera d’être responsable de cette situation et, ses besoins n’étant pas pris en considération il les croira mauvais par sa faute.
Un enfant qui se sent complètement privé d’amour ou soudainement abandonné, peut tomber dans un état de tristesse chronique et même dans la dépression pour le reste de ses jours. Dans certains cas, des bébés non aimés se laissent littéralement mourir de chagrin.
Les médecins reconnaissent aujourd’hui les conséquences fatales qu’entraînent une grave privation d’amour : ils ont même donné un nom à cette situation : le «marasme ».
Dans les cas moins graves, l’incapacité d’établir la «confiance fondamentale » peut avoir des conséquences physiques, psychologiques, sociales et spirituelles sur la vie à venir.
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