Pendant cette étape de leur développement, à l’âge de l’école les enfants de 6 à 12 ans se focalisent tout particulièrement sur leur aptitude à apprendre, s’ils apprennent facilement et travaillent bien. Dans le cas contraire, s’ils échouent de manière habituelle : ils se centrent sur leur sentiment d’infériorité.
L’ÂGE DE L’ÉCOLE : le travail ou le sentiment d’infériorité
A cette étape comme aux autres, le véritable objectif demeure de trouver une nouvelle manière de donner et de recevoir l’amour. Ainsi l’école n’est pas seulement un lieu où l’on acquiert la compétence en augmentant ses connaissances et son savoir-faire, mais plutôt un endroit où l’on a la possibilité d’apprendre des choses nouvelles en les partageant avec des camarades et des enseignants.
A ce stade, les enseignants ont un très grand pouvoir pour faire en sorte que nous nous sentions compétents, ou non.
Malheureusement nos écoles favorisent plus le développement du sentiment d’infériorité que celui de la compétence.
Nous félicitons généralement les premiers de la classe ou l’équipe de foot qui a remporté la coupe nationale. Aux autres nous ne savons dire que « quel dommage ». Pareille mise en compétition montre à celui qui arrive en tête sa supériorité sur les autres, mais fait aussi découvrir aux autres combien ils lui sont inférieurs.
Deux sociologues, Roger et David Johnson ont prouvé que la compétition n’est pas la meilleure motivation pour les études. Ils ont appris à de nombreux enseignants à pratiquer les méthodes où l’on répartit les élèves en petits groupes travaillant ensemble et qui ne comportent aucune notation individuelle. Dans cette atmosphère de collaboration entre eux, les élèves apprennent mieux, se sentent plus à l’aise vis à vis d’eux-mêmes et ont de meilleures relations avec les autres.
En général les élèves qui réussissent dans le domaine des arts, de la musique ou de la danse, ne reçoivent pas autant de félicitations que ceux qui sont bons en maths, en lecture ou en rédaction. Les élèves qui ont un tempérament d’artiste ou qui sont d’abord guidés par leurs sentiments auront souvent l’impression, au cours de leurs années d’école, de n’être pas au niveau. Ils auront cette impression non parce qu’ils manquent de moyens, mais parce que l’école ne met pas leurs dons en valeur.
Les intellectuels attachent du prix à la recherche logique de la vérité, tandis que ceux qui se laissent mener par leurs sentiments accordent plus de valeur aux relations humaines mais : l’école récompense plus l’esprit que le cœur. Outre cette distinction entre les intellectuels et les sentimentaux, il en existe une autre entre intuitifs et sensitifs.
Intuitifs et Sensitifs
Les intuitifs rêvent, vivent dans le futur et ont fait le tour de toutes les questions que leur professeur peut poser, car avant même qu’il en ait posé une, ils sont prêts à répondre sur-le-champ.
Les sensitifs vivent dans le présent et considèrent toutes les données d’une question. Un sensitif se préoccupe non de la question que le professeur va écrire au tableau, mais du fait que le tableau n’a pas été bien essuyé et qu’il n’y a pas assez de craie.
Une seconde suffit à un intuitif pour répondre à la question du son professeur. Mais même s’il connaît la réponse, le sensitif, lui, aura besoin de trois secondes pour la donner. Beaucoup de professeurs n’ont pas la patience d’attendre. Ils classent le sensitif comme lent et interrogent un autre élève.
Les tests pour mesurer le Q.I. favorisent aussi les intuitifs. On s’est aperçu en effet que les enfants sensitifs ont en moyenne un Q.I. inférieur à celui des autres de sept à huit points pour les garçons et de six à sept points pour les filles. L’intelligence émotionnelle témoigne aussi de l’intelligence globale de l’être, mais n’est pas considérée par les tests (voir notre article précédent sur le sujet : « L’intelligence émotionnelle enfin reconnue« ) .
Ainsi une nouvelle fois, nous pouvons être blessés non par manque de moyens mais parce que nous n’avons pas ceux que l’école récompense. Albert Einstein a été mal noté en mathématiques avant qu’on s’aperçoive combien il était doué…
Les blessures qui adviennent à cette étape du développement peuvent produire des personnalités de « gagnants » qui réussissent souvent à l’école et apprennent à gagner l’amour des autres en se donnant de la peine. Ils ont l’habitude d’être récompensés pour leurs réussites et développent le sentiment de devoir continuer à réussir pour être aimé.
Celles qui réussissent moins bien apprennent, au contraire, à ne pas se fouler puisque « je rate tout ce que je fais ». Ces enfants auront donc tendance à se décourager par avance, ne pas entreprendre de choses nouvelles, puisqu’ils pensent avoir toutes les chances de se planter.
Les uns comme les autres auront besoin de découvrir qu’ils ont de la valeur par eux-mêmes, que cette valeur ne dépend pas de leurs succès ni de leurs échecs : l’amour met en lumière les dons les mieux cachés.
loading...
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire