Comparées
aux hommes, à salaire égal, à partir de 14 h 38, les femmes travaillent gratuitement.
Elles ont donc décidé de se mettre en grève.
Les Islandaises sont
en colère. À Reykjavik, les femmes sont appelées à quitter leurs usines et
leurs bureaux à 14 h 38 très précisément pour battre le pavé dans les rues de
la capitale de l'île. Pourquoi 14 h 38 ? Parce que c'est l'heure à laquelle
elles estiment que, comparées aux hommes, elles ne sont plus payées. Car le
salaire des Islandaises, à compétences égales, est inférieur à celui des hommes
de 14 % (19 % en France, selon l'Insee en 2015). Si à 14 h
38, une femme a travaillé le même nombre d'heures qu'un homme pour le même
salaire, à quoi bon continuer de travailler gratuitement ?
Depuis lundi, des
dizaines de milliers de femmes arpentent les rues de Reykjavik à la même heure
et se regroupent sur la place Austurvöll à deux pas du Parlement. Islande oblige,
elles se livrent aussi à des séances de « clapping » pour se faire
entendre et scandent le slogan « Jofnkjör ! », comprendre
« égalité de traitement ».
L'égalité salariale en 2068 ?
Ces
rassemblements font écho aux grandes grèves féminines qui avaient secoué le
pays en octobre 1975. À l'époque, neuf femmes sur dix se mobilisent pour le
même motif. Elles quittent les usines, les bureaux et stoppent toutes les
tâches ménagères et familiales. La première manifestation regroupe 25 000
personnes, soit 11 % de la population de l'île alors (218 000 habitants). Un
débrayage monstre qui oblige certains commerces, banques et usines à fermer par
manque de salariées. La date marque d'autant plus l'histoire du pays puisque
cinq ans plus tard, les Islandais élisent Vigdis Finnbigadottir à la tête du
pays. Elle devient alors la première femme présidente en Islande. La première
en Europe également.
Dix
ans après 1975, les femmes retournent dans la rue pour réclamer l'égalité
salariale. Rebelote en 1995, puis en 2005 où elles arrêtent là le travail à 14
h 8. Idem en 2010, en stoppant cette fois toute activité à 14 h 25. Jusqu'à
présent, elles n'ont pu obtenir que quelques minutes de plus en termes de
rémunération. À ce rythme-là, avant d'obtenir une parfaite égalité de salaires
entre Islandaises et Islandais, il faudra attendre... 2068.
Women in Iceland protest for equal pay #womensrights pic.twitter.com/VBUI4WV2EV— Marisa Tomei (@marisatomei) October 24, 2016
loading...
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire