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Les Etats-Unis vont-ils sortir de l’Accord de Paris ?
Juridiquement parlant, les États-Unis ayant ratifié l’Accord de Paris et celui-ci entrant en vigueur en 2020, le pays ne peut pas quitter l’accord avant qu’il ne s’applique, soit en 2020. Mais d’un point de vue politique le candidat Trump a clairement expliqué pendant la campagne qu’il ne se sentait pas lié par les objectifs de l’Accord de Paris. Si le retrait n’est pas juridique, il peut être politique.
Y a-t-il un mécanisme de sanctions possible contre une telle attitude ?
Non. L’Accord de Paris ne prévoit aucune clause de ce type. C’est un accord juridiquement non contraignant qui repose sur la volonté des États de le mettre en œuvre de manière coopérative en menant les politiques nationales appropriées comme le développement des énergies renouvelables, de la mobilité électrique, la sortie du charbon, ...
Quelle sera la réaction des autres pays ?
Aucun des pays ayant signé l’Accord de Paris ne l’a fait pour faire plaisir aux États-Unis et à Barack Obama, et notamment la Chine. Tous les regards sont donc tournés vers Pékin qui a deux options : soit considérer qu'avec la fin du duo formé avec Barack Obama sur le climat, la Chine revient à sa position antérieure, moins coopérative, et se retire également politiquement de l’accord. On pourra alors parler d'un effet domino.
Soit, à l’inverse, la Chine explique que si elle a signé l’Accord de Paris ce n’est pas pour plaire aux États-Unis mais parce que c’est dans son intérêt géopolitique, en termes de sécurité, de lutte contre la pollution de l’air, de maîtrise de technologies vertes, etc.. Dans un effet de substitution, la Chine pourrait ainsi saisir l'occasion de consolider un leadership climatique mondial qui peut lui être bénéfique. Les signaux dont on dispose jusqu’à présent vont plutôt dans ce sens mais ils doivent être consolidés post-élections.
Quelles seront les conséquences à l’intérieur des États-Unis ?
Le WWF États-Unis est en train d’analyser finement la situation. On peut d’ores et déjà rappeler que le débat climatique est très polarisé dans le pays entre par exemple des États pétroliers et charbonniers d’un côté et de l’autre la Californie, l’un des leaders mondiaux de la transition énergétique et de la jonction entre économie verte et économie digitale. Par ailleurs, de nombreuses grandes villes américaines, de Seattle à New York ont pris des décisions positives sur le climat et peuvent les mettre en œuvre quel que soit le gouvernement fédéral. Enfin, côté entreprises, l’explosion du marché des renouvelables dans le monde, l’émergence de la mobilité électrique, le début de déploiement du stockage de l’électricité, etc., sont des réalités économiques mondiales à côté desquelles il semble difficile de passer pour les géants américains.
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